lundi 23 juin 2014

Bonsoir mesdames et messieurs, je fais parti du collectif des intermittents et précaires de la Loire et si je prends la parole devant vous ce soir, c'est que l'heure est grave. Monsieur Rebsamen, ministre du travail et du dialogue social devrait dans les jours qui viennent signer les accords qui vont régir l'assurance chômage. Encore une fois, les plus précaires se retrouvent être la cible du gouvernement et du MEDEF, qui main dans la main continuent leur travail de démantèlement des acquis sociaux.
Pour les intermittents, un différé d'indemnisation sera appliqués pour pratiquement ¾ de ceux-ci, ne leur permettant pas de toucher leurs indemnisations pendant souvent un mois entier. L'ensemble de ces règles ne donnent aucune lisibilité au demandeur d'emploi pour se projeter. C'est le court terme qui est priorisé, la recherche d'emploi à tout prix !
Depuis plus de 10 ans, les intermittents ont des propositions concrètes longuement élaborées au sein du comité de suivi, composé par certains syndicats de salariés et d'employeurs et par la coordination des intermittents et précaires. Ces propositions auraient permis d'assurer des conditions d'existence dignes à des dizaines de milliers de salariés sans pour autant peser sur le coût de cette prise en charge. Le travail des économistes, parlementaires, députés, sénateurs a, lui aussi, été jeté au panier. Quel déni de démocratie !
Pour les intérimaires, pour plus de 70% d'entre eux, l'accord entraînera une baisse de revenus qui atteindra en moyenne 200 euros par mois. Dans la future convention, l'annexe 4, ne concernera plus les salariés vacataires (y comris ceux de l'Education Nationale, extras de l'hôtellerie, enquêteurs...) mais exclusivement des salariés des agences d'interim. Tous les autres basculeront dans le régime général. Déjà mal rémunérés, ils seront encore moins bien indemnisés qu'il ne l'étaient puisque leurs journées de travail ne vaudra plus 10h mais 5h.
Pour les chômeurs du régime général, il faut savoir qu'aujourd'hui, 6 chômeurs sur 10 ne sont pas indemniés. Pour eux, c'est la course aux petits boulots qui va s'amplifier. Du pain béni pour les employeurs (en 10 ans, l'utilisation de CDD de moins d'1 mois a plus que doublée)
Pour les victimes de licenciement injustifié, ils seront dissuadés de faire usage d'un droit essentiel, celui de saisir le conseil des prud'hommes.
Pour les chômeurs seniors, ils verront mis en cause le maintien de leur allocations jusqu'à l'âge de départ à la retraite.
Toutes ces réformes montrent très clairement que l'on essaie de faire porter le chapeau de la crise à la classe la plus fragilisée. Mais il s'agit bien de leur crise, de leur ultralibéralisme que nous refusons de subir catégoriquement.
Monsieur Rebsamen, ministre du travail ET du dialogue social a déclarer qu'il allait signer cette convention. Nous étions plus d'un millier, lundi à Lyon pour l'accueillir. Celui-ci n'a même pas daigné recevoir une délégation d'intermittents. Quel mépris pour eux !
Qu'il sache que ce que nous défendons, nous le défendons pour toutes et tous et nous appelons à une convergence des luttes, puisque les cheminots sont solidaires du mouvements des intermittents et que nous sommes solidaires du leur aussi. Nous appelons tout le monde à se retrouver tous les jours lors d'AG populaire au Chok Théâtre, 24, rue Bernard Palissy, quartier Saint François de 18h à 20h.
Nous n'aurons que ce que nous prendrons.

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