lundi 30 juin 2014

Le Droit de Grève et de manifester ne sont pas négociable.

APPEL A MOBILISATION : Lyon, 1er juillet 2014 

Rassemblement à Lyon le 1er juillet en soutien au procès de la ferme - usine des 1000 vaches pour dénoncer la répression syndicale

RDV À 10 h30 AU PALAIS DE JUSTICE HISTORIQUE DE LYON 1 rue du palais – 69005 Lyon – quai de Saône (Vieux Lyon)

Des cheminots qui font grève sont considérés comme des inconscients qui prennent les usagers en otages

Des paysans qui démontent à visage découvert quelques pièces d’une machine à traire, qu’ils vont ensuite remettre au ministre, sont traités de saccageurs qui portent atteinte à la propriété privée...

Des intermittents du spectacle qui dénoncent la précarisation de leur statut sont soupçonnés de porter une atteinte grave à l’économie

Depuis quelques années, toute action syndicale risque de conduire ses responsables en garde à vue, devant un tribunal ou à un prélèvement d’ADN ... comme des individus dangereux.

Aujourd’hui le repli sur soi, la main mise de la finance sur l’économie conduisent à la criminali sation de l’action syndicale : le droit s’en va !

Les grandes luttes du 19 ème siècle, qui après de nombreux sacrifices humains, ont permis de gagner le droit d’association, le droit de manifester, le droit de grève... sont maintenant foulées au pied.

Qui oserait remettre en cause la suppression des 80h hebdomadaires de travail ?
Qui oserait dénoncer les congés payés ?
Qui oserait dénoncer l’obligation du repos hebdomadaire ?
Qui oserait s’opposer à la liberté de créer une association ?
Qui...

On pourrait écrire des pages sur les avancées obtenus par ces militants, ces anonymes qui un jour ont refusé d’aller au travail pour défendre l’intérêt collectif, perturber l’ordre établi. Il est plus facile de critiquer bien assis dans son fauteuil que d’aller rencontrer ces syndicalistes et comprendre l’enjeu de leurs luttes.
Il n’est pas de Bastille qui soit imprenable avec la solidarité. Résister est un droit et un devoir.

Confédération paysanne Rhône Alpes

26 juin 2003 – 26 juin 2014



Le gouvernement a fait paraître ce jour du 26 juin au journal officiel son agrément à la nouvelle convention d’assurance chômage. Cette date anniversaire, nous la connaissons.

Pour certains le 26 juin 2003 marque le début de la lutte, pour les plus fragiles : la perte de leurs droits, pour les salariés à haut revenus : des assedics de compléments qu’ils ne percevaient pas auparavant, pour les annexes 8 et 10 : un principe de capitalisation préféré à un principe juste et redistributif. Ce 26 juin pourrait se résumer en une phrase : ce sont les exclus du régime qui financent les assedics versés aux salariés à haut revenus. Ce 26 juin 2003 marque aussi le grand amour et l’immense solidarité du parti socialiste pour les intermittents du spectacle. Ainsi François Hollande, en mars 2004, venait écouter avec un très grand intérêt nos contre-propositions à l’Assemblée Nationale, Jean-Marc Ayrault les signait à l’unanimité pour l’ensemble du groupe socialiste, François Rebsamen l’actuel ministre du travail les validait encore le 9 mars dernier. Oui, pour nos amis socialistes, il n’y avait pas pire que cet accord du 26 juin 2003 que la méchante droite par la plume d’un autre François (Fillon) avait osé agréer. Manuel Valls dans son dernier discours s’est souvenu un instant de ses promesses passées : il a dans la même phrase critiqué l’horrible accord du 26 juin 2003 et précisé que, par contre, celui du 22 mars 2014 n’aurait aucune conséquence puisque le problème du différé d’indemnisation était pris en charge par l’état (de manière provisoire) !

Ne pouvant ignorer que l’accord du 22 mars est le renouvellement en pire de celui du 26 juin (la surcotisation de 2% est toujours oubliée) Manuel Valls a, en 10 secondes, retourné sa veste battant Rebsamen à plat de couture. Cependant le premier ministre, pour se réconcilier avec lui-même, a décidé que l’accord du 22 mars serait légitimement appelé accord du 26 juin, rejoignant ainsi son jumeau d’il y a 11 ans.

Ainsi, nous n’avons même plus à commenter, les journalistes le font eux-mêmes : cynisme, inconséquence, mépris sur le choix du calendrier. Tels ont été les trois mots qui ont été le plus souvent prononcés aujourd’hui. A cela j’ai répondu que le premier ministre était particulièrement attaché à la date anniversaire. Cela tombe bien, nous la réclamons.
Et maintenant que cet agrément a été donné, qu’allons-nous faire ?

Il va falloir faire preuve d’intelligence, d’imagination, de sens politique, et de détermination. Et l’histoire montre que nous n’en avons jamais manqué.

Le piège qui nous est tendu est là. Il nous attend. C’est la guerre de tous contre tous.
Tout comme ces bêtises sur les privilèges, il ne faut plus accepter ces termes « d’ultras » ou de prétendue « violence ». Nous devons abolir ce vocabulaire de peur visant la division.
Et tout d’abord, nous allons devoir penser à nous.

La première des choses, primordiale, celle qui a présidé à toutes les AG auxquelles j’ai participé jusqu’à présent : nous allons devoir nous écouter. Et cet effort sera d’autant plus important que les points de vue seront bien plus contradictoires maintenant. Il faut absolument décrisper les tensions et que chacun s’exprime librement. Quel que soit le mode de lutte choisi, il faudra veiller à rester unis et solidaires. Oui il faut que la parole circule, partout, et qu’elle soit respectée. Et le seul objectif sera de se demander systématiquement : « qu’est ce qui est le mieux pour nous ? ». La lutte sera longue, nous devons être aussi nombreux à la rentrée. Tout cela, il faut y penser.

Il est inutile de se mentir sur le diagnostic. Nous voyons ici et là la tentation de certains employeurs de surjouer la « formidable » proposition de Valls qui, malgré l’agrément à un texte inacceptable, deviendrait tout à coup un partenaire sur lequel nous pourrions compter. Nous avons bien compris que le seul objectif de cet enthousiasme aussi soudain qu’aveugle était de « sauver » les festivals.

Et bien c’était le meilleur moyen de mettre de l’huile sur le feu. Oui, une analyse juste ne conduit pas au chaos. C’est en toute lucidité que nous devons avancer ensemble.
Le grand mouvement initié par le Printemps des comédiens à Montpellier ne doit pas s’arrêter.

Ce mouvement national a déjà permis une chose essentielle et tellement précieuse :
NOUS N’AVONS JAMAIS ETE AUSSI UNIS

D’autre part, et ce n’est pas négligeable :

- Les intermittents ont profondément compris qu’ils n’étaient pas des privilégiés, que les annexes 8 et 10 n’étaient pas attaquées pour des raisons économiques mais idéologiques, que le Medef voulait à tout prix éviter que notre modèle serve aux autres.
- Tout le monde sait que 6 chômeurs sur 10 ne sont pas indemnisés
- Beaucoup ont bien compris que ce paritarisme était à bout de souffle et qu’il était urgent que l’assurance chômage devienne une grande cause nationale
- Ce que nous défendons, nous le défendons pour tous

Grâce à notre lutte, l’état reconnait que les discussions ne peuvent pas se faire sans les premiers concernés. Le gouvernement communique et parle de « table des négociations ». PARFAIT.

Prenons-les au mot. Nous sommes heureux d’apprendre que ces négociations sont ouvertes à tous. Faisons en jurisprudence : les accords sur l’assurance chômage ne pourront plus se passer sans nous.

De même il est hors de question que les experts de l’Unedic à la solde du Medef décident de nos vies. C’est simple, ils se sont toujours trompés. Pour rappel, ces mêmes « spécialistes » avaient vendu aux syndicats de salariés que l’accord de 2003 ferait 30% d’économies. C’était bien leur seul argument. Nous avions dit que cette réforme précariserait et dépenserait d’avantage. Nous avions raison. Les chiffres sont là, incontestables : l’accord a produit 30% de dépenses supplémentaires pour des gens qui n’en ont pas besoin et précarisé 70% d’intermittents pour compenser ces dépenses. C’est ce qu’on appelle un sacrifice purement idéologique.

Pour des raisons évidentes, nous exigeons que nos experts soient autour de la table. C’est un préalable non négociable.

Nous demandons aussi à tous les sénateurs et députés de soutenir nos propositions. Beaucoup prétendent être à nos côtés. Nous avons connu cela. Et bien nous voulons des preuves. Et la meilleure d’entre elle sera une proposition de loi si nous ne sommes pas écoutés. Nous demandons à ce que ces mêmes élus s’emparent du dossier assurance chômage et agissent pour que les règles de fonctionnement de l’Unedic soient remises en cause.

Nous devons cesser d’être défensif, il faut continuer à avancer, tête haute, regard en face. Reprendre l’offensive nécessaire pour que cette unité, ce diagnostic partagé, cette cause juste soit portée haut et fort dans tous les festivals à venir. Nous devons avoir confiance en nous.

26 juin 2003 – 26 juin 2014 Nos actions n’ont jamais connu de pauses, elles n’en connaitront pas

Samuel Churin

mardi 24 juin 2014

Annonces gouvernementales : la mascarade continue

Annonces gouvernementales sur l'intermittence
Si ce message ne s'affiche pas correctement vous pouvez l'ouvrir ici.
Communiqué
 Annonces gouvernementales 

LA MASCARADE CONTINUE

 
Les propositions du gouvernement Valls, annoncées le 19 juin, sont dérisoires au regard de l'histoire et des enjeux de la question de l'intermittence : si l'accord sur l'assurance chômage conclu il y a trois mois entre les « partenaires sociaux » est inacceptable, les mesures annoncées sont une provocation pour tous ceux qui travaillent depuis douze ans dans un esprit d'ouverture et de raison à des propositions acceptables.
Hier, les organisations et les parlementaires du comité de suivi, auditionnés par le médiateur du gouvernement, Jean-Patrick Gille, dénonçaient unanimement la convention d'assurance chômage du 22 mars 2014.
Aujourd'hui, le Premier Ministre annonce que l'accord sera agréé.
 
Le SYNAVI dénonce le déni de démocratie manifeste que représente cet accord.
Aujourd'hui comme hier, les propositions de l'ensemble du secteur et des parlementaires réunis depuis plus de dix ans au sein du comité de suivi sont ignorées, méprisées : comment se contenter de l'annonce d'une énième mission après toutes celles qui se sont succédées sans résultat depuis 2003 ?
 
L'annonce de l'agrément rend d'autant plus intolérables les « mesures d'apaisement » annoncées concernant les seules annexes 8 et 10 :
  • Croire que la mesure du différé constitue le principal objet du conflit en cours est une erreur totale
Ce qui est en jeu, c'est la protection sociale face aux situations de chômage chronique qui frappent tous les travailleurs, dont les intermittents du spectacle ne sont qu'une catégorie exemplaire. C'est l'ensemble de l'accord Unedic signé le 22 mars qui est inacceptable !
La solution proposée aujourd'hui pour les seuls intermittents est méprisante : le gouvernement neutraliserait  « l'effet du différé » en prenant à sa charge « le manque à gagner » de l'UNEDIC ! Pendant ce temps, les autres mesures s'appliqueront — en particulier la hausse des cotisations patronales et salariales, elle aussi réservée aux seuls employeurs et travailleurs précaires du spectacle — et surtout, le principe de capitalisation des droits instauré par le protocole de 2003, source majeure d'instabilité, perdurera.
C'est un pansement posé sur une prothèse ! Pire, avec les droits rechargeables, ce sont tous les précaires qui glissent vers ce système de capitalisation qui, loin de faciliter leur existence de chômeurs ou de consolider leurs droits sociaux, leur retire toute possibilité d'anticiper leur situation et de maîtriser un tant soi peu leur survie dans la précarité.
Et comment ne pas entrevoir derrrière ce financement compensatoire le début d'acceptation du vieux projet du MEDEF et de la CFDT de constitution d'une caisse « à part » réservée aux salariés des secteurs artistiques ?
  • Croire que six mois de discussions entre les partenaires sociaux de l'UNEDIC, les représentants du secteur des arts vivants et l'État sur « l'ensemble des questions liées à l'intermittence » aboutira naturellement à une solution juste et durable relève de l'angélisme.
Cette proposition ne fait que reprendre l'idée de « concertation » avec les représentants des salariés et des employeurs du secteur pour « lutter contre la précarité » contenue dans l'accord du 22 mars. Nous, organisations paritaires du spectacle, aurions juste le privilège de parler avec les gestionnaires de l'UNEDIC, y compris des « conditions de l'assurance chômage ». Cela fait douze ans que les signataires des accords nationaux nous le refusent, qu'ils ne prennent même pas la peine de considérer le résultat des travaux approfondis menés en 2013 par l'Assemblée Nationale et par le Sénat : aujourd'hui ils accepteraient, parce que le gouvernement le leur demande aimablement, via une mission (encore une) de trois personnalités « indépendantes » ?
Comble du cynisme : l'État entrerait dans la danse ! Pour mieux sortir les intermittents du système de solidarité interprofessionnelle à l'heure où ce chômage chronique qui était l'exception des secteurs du spectacle devient une constante de la vie au travail de millions de nos concitoyens ?
  • Se flatter du maintien des budgets nationaux alloués à la création pour les exercices 2015 à 2017 c'est au mieux faire preuve d'ignorance sur la situation réelle du secteur artistique.
Là encore, s'il y a amélioration par rapport à la perspective de 69 millions de baisse jusqu'ici annoncée, le compte n'y est pas ! La réalité du budget de la Culture ces dernières années c'est baisse ou stagnation, avec pour conséquence la précarisation accrue des structures de création, et donc de leurs salariés, artistes, techniciens, administratifs.
Le SYNAVI, qui rassemble ces structures indépendantes de création, n'a eu de cesse de se battre pour l'augmentation des crédits et une meilleure distribution de ceux-ci. En réalité un « maintien » des crédits nationaux reste le plus souvent synonyme de baisse pour les plus fragiles.
Nous attendons d'un gouvernement « de gauche » (mais ce terme a-t-il encore un sens pour qualifier ce gouvernement et la politique de régression sociale devant laquelle il se dit impuissant ?) qu'il considère comme Jack Lang que « s'il y a crise, c'est une raison supplémentaire non pas pour diminuer, mais pour augmenter les crédits de la culture, les crédits de l'éducation, les crédits de la recherche (…) c'est la seule voie qui nous permet de redonner un sens à notre vie collective » (France Inter le 12/06/14).
 
Non, nous n'agréons pas cette mascarade !
 
Le SYNAVI appelle l'ensemble de ses adhérents, structures de création et lieux de diffusion indépendants, à continuer et amplifier leurs actions et le mouvement pour le NON AGRÉ
MENT de l'accord du 22 mars, condition sine qua non à toute sortie de crise.
 
Lyon, le 23 juin 2014
 
SYNAVI
Maison Kourouma I 36 cours du Général Giraud I 69001 Lyon
Tél : 04.78.39.47.17 
I direction@synavi.org I www.synavi.org
Permanence juridique : 06.71.81.91.77 I juridique@synavi.org
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lundi 23 juin 2014

Bonsoir mesdames et messieurs, je fais parti du collectif des intermittents et précaires de la Loire et si je prends la parole devant vous ce soir, c'est que l'heure est grave. Monsieur Rebsamen, ministre du travail et du dialogue social devrait dans les jours qui viennent signer les accords qui vont régir l'assurance chômage. Encore une fois, les plus précaires se retrouvent être la cible du gouvernement et du MEDEF, qui main dans la main continuent leur travail de démantèlement des acquis sociaux.
Pour les intermittents, un différé d'indemnisation sera appliqués pour pratiquement ¾ de ceux-ci, ne leur permettant pas de toucher leurs indemnisations pendant souvent un mois entier. L'ensemble de ces règles ne donnent aucune lisibilité au demandeur d'emploi pour se projeter. C'est le court terme qui est priorisé, la recherche d'emploi à tout prix !
Depuis plus de 10 ans, les intermittents ont des propositions concrètes longuement élaborées au sein du comité de suivi, composé par certains syndicats de salariés et d'employeurs et par la coordination des intermittents et précaires. Ces propositions auraient permis d'assurer des conditions d'existence dignes à des dizaines de milliers de salariés sans pour autant peser sur le coût de cette prise en charge. Le travail des économistes, parlementaires, députés, sénateurs a, lui aussi, été jeté au panier. Quel déni de démocratie !
Pour les intérimaires, pour plus de 70% d'entre eux, l'accord entraînera une baisse de revenus qui atteindra en moyenne 200 euros par mois. Dans la future convention, l'annexe 4, ne concernera plus les salariés vacataires (y comris ceux de l'Education Nationale, extras de l'hôtellerie, enquêteurs...) mais exclusivement des salariés des agences d'interim. Tous les autres basculeront dans le régime général. Déjà mal rémunérés, ils seront encore moins bien indemnisés qu'il ne l'étaient puisque leurs journées de travail ne vaudra plus 10h mais 5h.
Pour les chômeurs du régime général, il faut savoir qu'aujourd'hui, 6 chômeurs sur 10 ne sont pas indemniés. Pour eux, c'est la course aux petits boulots qui va s'amplifier. Du pain béni pour les employeurs (en 10 ans, l'utilisation de CDD de moins d'1 mois a plus que doublée)
Pour les victimes de licenciement injustifié, ils seront dissuadés de faire usage d'un droit essentiel, celui de saisir le conseil des prud'hommes.
Pour les chômeurs seniors, ils verront mis en cause le maintien de leur allocations jusqu'à l'âge de départ à la retraite.
Toutes ces réformes montrent très clairement que l'on essaie de faire porter le chapeau de la crise à la classe la plus fragilisée. Mais il s'agit bien de leur crise, de leur ultralibéralisme que nous refusons de subir catégoriquement.
Monsieur Rebsamen, ministre du travail ET du dialogue social a déclarer qu'il allait signer cette convention. Nous étions plus d'un millier, lundi à Lyon pour l'accueillir. Celui-ci n'a même pas daigné recevoir une délégation d'intermittents. Quel mépris pour eux !
Qu'il sache que ce que nous défendons, nous le défendons pour toutes et tous et nous appelons à une convergence des luttes, puisque les cheminots sont solidaires du mouvements des intermittents et que nous sommes solidaires du leur aussi. Nous appelons tout le monde à se retrouver tous les jours lors d'AG populaire au Chok Théâtre, 24, rue Bernard Palissy, quartier Saint François de 18h à 20h.
Nous n'aurons que ce que nous prendrons.
Bonsoir la rue des artistes, les artistes à la rue, les artistes dans la rue,
Bonsoir, mesdames et messieurs, nous sommes une délégation du collectif des intermittents et précaires de la Loire et si nous prenons la parole ce soir, c'est que l'heure est grave. Nous n'allons pas vous embrouiller l'esprit avec des points de détails qui font la spécificité de nos métiers du spectacle, nous venons prendre la parole au nom de tous les précaires et chômeurs. Depuis plusieurs mois, de nouvelles négociations au sein de l'UNEDIC cherchent à précariser encore les plus précaires (chômeurs, intermittents, intérimaires...) Ces négociations devraient être signées par le gouvernement et le ministre du travail, les jours qui viennent.
Nous accusons Monsieur Rebsamen, se ministre du travail de haute trahison, puisque celui-ci aussitôt après avoir pris ses fonctions, nous tourne le dos et accepte de signer ces accords de l'UNEDIC. Nous ne voulons pas de ces accords tout comme nous refusons de subir cette crise qui n'est pas la notre, mais celle de banquiers qui jouent au apprenti-sorcier avec nos vies.
Nous accusons le MEDEF de prendre en bouc émissaire la classe la plus fragile du peuple français pour lui faire porter le chapeau de cette crise. Ainsi, en tant qu'intermittents nous nous voyons accusés d'un déficit qui n'existe pas.
Nous accusons les syndicats signataires des accords comme ennemis de la classe ouvrière, ayant depuis bien longtemps oublier le vrai sens du syndicalisme : grève, action directe, solidarité..
Nous accusons certains employeurs de ne pas payer leurs cotisations et d'être la cause du déficit de l'UNEDIC. Voici les véritables voyous, la délinquance ne se trouve pas en prison mais dans les hautes sphères des finances.
Que toutes ces personnes accusées sachent que nous sommes profondément déterminés et que ce que nous défendons, nous le défendons pour tous. Merci de votre écoute et bon concert.

mercredi 18 juin 2014

Lettre à envoyer à Monsieur François REBSAMEN, Ministre du Travail, de l'Emploi et du Dialogue social


Monsieur, Madame
Prénom Nom :


Adresse :   


Monsieur François REBSAMEN,
Ministre du Travail, de l'Emploi
et du Dialogue social

101, rue de Grenelle
75007 Paris 07




Monsieur le Ministre,

Conformément à l'article  D. 2261-3 du code du travail, et suite à l' « avis relatif à l’agrément de la convention du 14 mai 2014 relative à l’indemnisation du chômage et de son règlement général annexé »  publié au Journal Officiel du 6 juin 2014 (texte n°115),

Je vous demande, à titre individuel et citoyen, de vous opposer à l'agrément de la convention du 14 mai 2014 relative à l'indemnisation du chômage.

Les conditions de la négociation de l’accord du 22 mars transposé en convention le 14 mai dernier ont été particulièrement déloyales.

Après étude des dispositions prévues par cette convention, je la trouve préjudiciable à l'ensemble des privés d'emplois qui supportent seuls (ou presque) l'ensemble des mesures d'économies envisagées, alors que la situation du marché de l'emploi n'a jamais été aussi dégradée.

Les différents annexes au régime doivent continuer de donner lieu à des indemnisations particulières parce qu'elles correspondent à des situations d'emploi particulières et notablement précaires. C'est la vocation même d'un régime interprofessionnel.

C'est notamment le cas des annexes 4, 8 et 10, dont les salariés connaissent une vulnérabilité en constante augmentation.  

Nous soulignons les effets destructeurs de la mise en place des droits rechargeables pour le régime général. Les intermittents du spectacle subissent cette règle depuis 2003 : c’est 70% de précarité en plus que vous offrirez au privé d’emploi. Vu les chiffres du chômage actuels et les offres d’emploi qui circulent, on ne peut pas dire que vous inciterez qui que ce soit à reprendre le travail avec ce genre de procédé !!!!

Par ailleurs, vous ne pouvez pas ignorer les propositions du « Comité de suivi », que vous avez soutenu avec  476 de vos collègues parlementaires. Cet engagement doit être réaffirmé. Le fait qu'aucune proposition les respectant n'ait été examinée au cours de la négociation, dont le caractère loyal est contesté par 2 confédérations, ne doit pas échapper à votre vigilance.

C'est votre qualité de ministre du dialogue social qui l'exige. Pour toutes ces raisons, je vous demande donc de ne pas signer les accords du 22 mars.

Ville……………… Date……………..

Signature.


Copie DGEFP ///10/18 Place des Cinq Martyrs du Lycée Buffon /// 75015 PARIS
Ou via le formulaire : http://www.emploi.gouv.fr/contact

Assemblée générale, un mode d’emploi

Cet été, nous devrons organiser la mobilisation sur les lieux de travail !
C’est une tâche souvent difficile, pour qui n’en a pas l’expérience, en particulier lorsqu’on est partagé au milieu de débats qui peuvent être parfois violents.
Pour se joindre au mouvement, et soutenir les copains qui ont déjà pris le risque de se mettre en grève contre l’agrément de l’accord du 22 mars 2014, nous devrons organiser des assemblées générales, pour informer, échanger, et décider, suite au vote, si la grève a lieu.
Quelques étapes, pour aider à y voir clair, même si tout s’invente, change et, parfois, s’improvise au jour le jour…

En amont de l’événement (festivals, concerts, représentations, tournages…)
- se mettre en lien avec sa propre équipe et s’assurer que tout le monde est informé.
(textes disponibles dans la valise d’été et plus sur le site cip-idf.org).

Contacter la direction du lieu et demander :
- la position de la direction sur la convention ;
- une lettre à Rebsamen demandant le non-agrément ;
- la mise à disposition d’un lieu pour tenir une AG en amont de l’événement ;
- la mise à disposition d’un point info pour les équipes, et d’un autre pour le public ;
- des photocopies de tracts, textes et pétitions dont on fournit les originaux ;
- la mise à disposition de panneaux d’information (équipe/public).

Le jour de l’AG
L’AG est le lieu où peuvent se discuter des idées collectives. Son point de départ est l’information : lieux en grève et en lutte, actions menées dans toute la France, décryptage de l’accord UNÉDIC, analyse de l’attitude du gouvernement, des syndicats signataires, de la direction du lieu, etc.
Elle peut être organisée par les équipes permanentes, les intermittents sous contrat, les compagnies, avec l’aide (ou non) des collectifs d’intermittents et précaires en lutte créés dans la région (liste dans la Valise d’été).
En préalable, distribuer des tracts et textes qui nourriront le débat. Organiser la tribune
 : sa fonction est d’organiser et d’ordonner les débats pour qu’ils restent collectifs.

Désigner le/la président/e
Il/elle lance le débat en introduisant les différents points à l’ordre du jour. Il/elle doit être à l’écoute des attentes de l’AG (énervement, confusion, enthousiasme, longueur…) et rythmer le déroulement de celle-ci. Sa fonction la plus difficile est d’essayer tout au long de l’AG de récapituler les différents points de vue et de formuler des propositions qui prennent en compte les paroles dites en AG. Quand cela est nécessaire, il/elle doit aussi formuler des propositions de vote claires sur certains problèmes soulevés en AG.

Organiser un tour de parole
Quelqu’un inscrit sur une feuille les gens qui désirent intervenir. Il/elle distribue ensuite la parole dans l’ordre des inscrits. Ceci évite que certains intervenants monopolisent la parole, et tempère parfois les débats, en évitant des réponses trop directes.

Désigner le/la preneur/se de notes
Ils/elles prennent en note les différentes propositions, questions et débats qui parcourent l’AG et qui seront ensuite proposés par le/la président/e.

L’ordre du jour

Afin que l’assemblée générale soit bien organisée, il est utile de proposer un ordre du jour qui soit discuté et qui convienne à tous et toutes.

Les votes
Plusieurs sujets peuvent être soumis au vote : décisions d’actions, choix de délégations, mandats, etc.
Pour un vote concernant la grève, le mieux est de le faire à bulletins secrets, après avoir senti que toutes les questions ont été abordées et les enjeux bien cernés. Il faut également bien définir la question portée au vote. Grève d’un soir, reconductible ? Grève de toutes les équipes, avec une voix par équipe, ou bien une voix par personne sous contrat le jour éventuel de grève ? Le vote à bulletins secrets permet d’éviter des déchirements, parfois irréparables, entre les membres d’une équipe.
Le mieux est que les personnes comptabilisant les voix soient extérieures au vote.

Si la grève est votée :
- créer une commission communication, chargée de faire le lien avec la presse (listing presse en cours) ;
- composer une délégation de grévistes qui s’entretiendra avec la direction ;
- organiser rapidement un lien avec les publics (pour le spectacle vivant) : accueillir, informer, débattre à l’arrivée du public ;
- créer des commissions en lien avec le mouvement pour écrire des textes, mobiliser, approfondir les connaissances, imaginer des actions de convergence avec les autres chômeurs et précaires et les Pôle-emploi, chercher à rencontrer d’autres lieux en lutte ;
- convenir d’un rendez-vous pour une AG prochaine.

Si la grève n’est pas votée :
- définir les autres moyens d’actions (actions non-violentes, lecture de textes, interventions, prises de parole…) ;
- organiser une caisse de grève en soutien à ceux qui l’ont votée ;
- créer une commission communication, chargée de faire le lien avec la presse (listing presse en cours) ;
- composer une délégation de grévistes qui s’entretiendra avec la direction ;
- organiser rapidement un lien avec les publics (pour le spectacle vivant) : accueillir, informer, débattre à l’arrivée du public ;
- créer des commissions en lien avec le mouvement pour écrire des textes, mobiliser, approfondir les connaissances, imaginer des actions de convergence avec les autres chômeurs et précaires et les pôle-emploi, chercher à rencontrer d’autres lieux en lutte ;
- convenir d’un rendez-vous pour une AG prochaine, avec un nouveau vote si l’événement se déroule sur plusieurs jours.

Assemblons-nous bien.

vendredi 13 juin 2014

CONTRE LA CULTURE DE LA PEUR ET DE LA DETTE


Nous sommes membres de le Coordination nationales des Intermittents et Précaires.
Nous sommes ouvriers, employés, techniciens, artistes.
Nous sommes des professionnels du cinéma, de l’audiovisuel et des arts vivants.
Nous sommes en colère parce que les négociations sur le régime d'assurance chômage se sont faites sans nous et contre nous. Nous refusons cet accord conclu entre les organisations patronales et la CFDT, CFTC, FO. Nous ne sommes pas dupes : imposé par le MEDEF, cet accord nous affaiblit tous.
Un comité de suivi travaille depuis plus de 10 ans sur des propositions qui sont justes, qui sont pérennes, qui sont solidaires. Ne pas prendre en considération ce travail de haute qualité soutenu par la profession (syndicat de salariés et d’employeurs), des élus de droite comme de gauche, des économistes... c’est un déni de démocratie !
Nous demandons que ce travail soit enfin pris en compte. Notre lutte ne connaîtra pas de pause, tant que nos propositions ne seront pas retenues !
Le gouvernement ne doit pas laisser passer cet accord. Il doit refuser l’agrément maintenant.
La pauvreté touche plus de 9 millions de personnes.

80 % des embauches se font en contrats courts.

Plus d’un chômeur sur deux n'est pas indemnisé.
C’est un vrai scandale de s’attaquer aux droits sociaux en faisant payer les plus précaires. Sous des prétextes fallacieux et sans débat contradictoire, c’est toute la protection sociale mutualiste qui est visée.
La philosophie de notre système de protection sociale, né du Conseil national de la Résistance veut qu’on ne fasse pas payer davantage ceux qui risquent d’avantage de tomber malades, d’avoir des enfants ou encore ont un travail instable.
Faudrait-il "punir" tous ceux qui ont choisi un métier de vocation et l’exercent dans des conditions difficiles ? Ainsi, doit-on exclure de l’assurance chômage les chercheurs non titulaires, les journalistes pigistes, payés à l’article ? On se trouve dans cette situation paradoxale où l’on voudrait sanctionner les seuls précaires bénéficiant d’une garantie adaptée.
Les annexes 4 (pour les intérimaires), 8 (pour les ouvriers et techniciens des arts et de la culture) et 10 (pour les artistes) de l'assurance chômage font partie des rares dispositifs de protection sociale pensés pour l'emploi discontinu.
On ne choisit pas d’être intermittent, ce n’est pas un métier ni même un privilège, c’est un laboratoire de la flexibilité ultralibérale, une réalité économique que l’on subit et dont on accepte malgré tout les règles du jeu.

Il faut rappeler qu'il est d'usage dans notre secteur d’activité de ne pas utiliser le CDI comme mode normal et habituel de recrutement dans la profession du cinéma, de l'audiovisuel, du spectacle vivant et de la prestation technique au service de la création ; sans intermittents, l'art et la culture deviendra peau de chagrin...
Nous travaillons à la demande, pour plusieurs employeurs en fonction de leurs besoins, pour offrir aux publics ces moments d’émotion et de partage.
 Nous agissons pour continuer de vivre de nos métiers dignement, pour continuer de promouvoir une certaine idée de la culture loin des logiques purement consuméristes, pour prolonger une offre diversifiée et accessible à tous. Une culture pour tous.
Enfin, les droits rechargeables, que la CFDT et FO nous présentent comme une conquête, sont la pire solution à la crise de l'emploi : cela encourage les chômeurs à accepter n'importe quel petit boulot mal payé pour recharger ses droits. Les intermittents subissent cette règle depuis 2003 : la course aux heures a fait chuter les salaires. Cette règle ne doit pas être généralisée aux autres secteurs d'activité. Elle doit être abolie !
Les salariés intérimaires et les intermittents dont l'emploi est par nature discontinu et précaire, sont plus que jamais attaqués par cette nouvelle convention. Il va de soi que, lors des festivals, beaucoup de salariés sont employés en contrat court dans les bars, restaurants, hôtels, commerces des alentours. La culture créé de la richesse, au sens propre comme au sens figuré. Quand certains partagent ces richesses, d’autres se limitent à encaisser les profits et congédient leurs nouvelles recrues dès que la fête est finie !
 Nous demandons une réforme complète de l'Unédic, de son fonctionnement, de sa représentativité et de son financement afin que tous les chômeurs bénéficient d'une indemnisation adaptée.
 Nous voyons la vie autrement, nous voulons vivre dignement et non comme des esclaves.
Nous voulons du temps pour penser et travailler d’autres mondes que celui de la concurrence de tous contre tous.
CONTRE LA CULTURE DE LA PEUR ET DE LA DETTE, nous appelons tous les intermittents, intérimaires, chômeurs, précaires, salariés, et vous, citoyens, à se réunir partout et à occuper l'espace public pour défendre les arts et la culture.

Nous avons des propositions.
Ce que nous proposons, nous concerne tous.

Ce que nous défendons, nous le défendons pour tous.